Lettre Hebdo des marchés semaine 1 : Recap 2024

R.I.P. 2024 (2024 - 2024)

Face à une économie US particulièrement résiliente grâce à une croissance solide (PIB +2,8 %) et des formidables avancées en IA, la croissance européenne est inégale (Allemagne particulièrement touchée), freinée par la hausse des taux, l’inflation et une faible demande venue de Chine. En effet, cette dernière malgré les mesures de relance massives déployées pour stabiliser l’économie (avec des résultats pour l’instant mitigés) ne réussit pas à relancer la machine. La technologie a dominé les performances boursières, avec une croissance notable des entreprises comme Nvidia. Le S&P 500 a bondi de 28,4 %, en grande partie grâce à ses « magnificent seven ». Le bon parcours des financières sauve le millésime 2024 en Europe (sauf en France), malgré la chute du secteur automobile. Le marché du crédit a enregistré un net rebond en 2024 et le marché obligataire européen s'est montré extrêmement accueillant pour les entreprises. Le bitcoin a franchi la barre des 100 000 dollars, à la faveur des politiques futures jugées favorables et une adoption institutionnelle accrue. L’or (+30 %) et l’argent ont été portés par des tensions géopolitiques et une forte demande, alors que l’hiver rigoureux a provoqué une hausse significative des prix du gaz naturel. Enfin le pétrole a été plutôt pénalisé par une faible demande mondiale et la transition énergétique.

Dans un souci d'écologie, pour la nouvelle année qui s'annonce, je vais recycler mes bonnes résolutions de 2024 que je n’ai pas utilisées…c’est-à-dire toute.

Les politiques divergentes ont dominé le marché des changes. Le dollar américain a fluctué avant d’exploser suite à la victoire sans appel de Trump aux élections américaines, la livre sterling est restée solide, et l’euro a souffert de l’assouplissement agressif de la BCE. Le yen japonais a bénéficié de hausses de taux historiques, tandis que les devises liées aux matières premières ont été influencées par les niveaux de prix de ces dernières et la dynamique mondiale. La future guerre commerciale entretenue par les propos de D. Trump alimente une prudence générale envers les pays émergents . Les monnaies de ces marchés ont d’ailleurs subi de lourdes pertes en raison des craintes liées aux tarifs douaniers américains et à la force du dollar. L’Égypte et le Nigeria ont vu leurs devises chuter de 70 % après des dévaluations, tandis que le real brésilien a perdu plus de 27 % en raison de préoccupations sur la dette et les dépenses publiques. Quelques exceptions ont émergé, comme le ringgit malaisien, le rand sud-africain, et le dollar de Hong Kong.

02/01/2025 j'arrête le Dry January mais je suis déjà très fier d'avoir tenu jusqu'à la.

L’inflation a montré des signes de ralentissement (2,7 % aux États-Unis), incitant les banques centrales, sauf la Banque du Japon, à réduire progressivement les taux d’intérêt. Ces ajustements visaient à équilibrer soutien économique et stabilité des marchés. La banque centrale US (Fed) a adopté une approche prudente, tandis que la BCE et la Banque centrale anglaise (BoE) ont accéléré leur assouplissement monétaire. Aux US, suite à la dernière réunion de la banque centrale, les marchés ont réajusté le cycle de normalisation de la Fed, avec 2 baisses de taux supplémentaires désormais attendues par le FOMC en 2025 (contre 4 précédemment).Alors qu’en Europe le marché anticipe une poursuite sans ambiguïté du cycle de baisse de taux en 2025 (-125 bp attendu dans les 12 prochains mois). Un atterrissage en douceur reste l’objectif des grandes Banques centrales, mais les incertitudes liées à l’inflation persistante, aux tensions géopolitiques et aux politiques commerciales compliquent les prévisions.

Bonne semaine à tous